L’assistante & Les chatouilles

Les chatouilles, Andréa Bescond et Eric Metayer

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Tout commence avec une première séance chez la psychologue après des années de silence. Odette, alter ego de la co-réalisatrice Andréa Bescond jouée par Andréa Bescond elle-même, est prête à parler des abus qu’elle a subis dans son enfance par le meilleur ami de la famille. Le courage qu’il a dû falloir pour créer autour de ces viols est sans nom, d’abord une pièce de théâtre, puis un film, et toujours, la danse. Celle-ci se manifeste dans des moments de respiration, d’émotion pure mais aussi de délivrance, elle seule dans le noir à se réapproprier son corps.

La cinéaste se livre dans Les chatouilles, un film qui avec humour mais non sans sérieux pour son thème dévoile une œuvre bouleversante et d’utilité publique qui traite de front le sujet de la pédophilie. Portée à l’écran avec son conjoint Éric Metayer, l’histoire en est une non pas de conséquences mais d’une reconstruction où le cinéma et ses artifices sont utilisés avec intelligence et finesse, tremplin pour réécrire et se réapproprier son histoire.

Actuellement à l’affiche au Québec

L’assistante, Kitty Green

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L’expression “systémique” prend tout son sens avec ce film. Sobre mais efficace, L’assistante fait froid dans le dos car elle incarne une plongée dans le quotidien de Jane, assistante junior d’un magnat du divertissement. Tout n’est que banalités, des tâches de travail effectuées les unes après les autres, des petites phrases de bureau, de réponses au téléphone. Les heures passées au bureau s’allongent, et les micro agressions se révèlent les unes après les autres, le réalisme dans lequel elles baignent ne faisant que renforcer le propos du film de Kitty Green.

Julia Garner, incroyable dans la série Ozark, fait plus que tenir la distance, très solide dans le rôle de l’assistante toujours dans le cadre, toujours à sa place. Les pauses formelles sont faites exprès, les silences sont anxiogènes, et les longues scènes posent les bases d’un système où complicité et loi du silence règnent en maîtres. Dire qu’il s’agit d’un film d’actualité serait un euphémisme.

En salles au Québec dès le 14 février

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